La malnutrition qui continue de toucher des millions d'enfants en Inde est un motif de "honte nationale", a reconnu mardi le Premier ministre, Manmohan Singh, en dévoilant une étude selon laquelle 42% des enfants de moins de cinq ans sont sous-alimentés.
"Je répète que le problème de la malnutrition est un motif de honte nationale", a-t-il déclaré lors d'une allocution télévisée à l'occasion de la publication d'un rapport portant sur 73.000 foyers dans neuf Etats de l'Union indienne.
"En dépit de la croissance impressionnante de notre PIB, la sous-alimentation dans le pays est à un niveau inacceptable. Nous n'avons pas non plus réussi à réduire assez vite ce taux", a-t-il regretté, en évoquant le rapport remis par plusieurs organisations non gouvernementales.
"Ce qui m'inquiète, c'est que 42% de nos enfants sont encore sous-alimentés", a déclaré le Premier ministre, rappelant toutefois que la proportion avait diminué de 11 points de pourcentage en sept ans.
"Nous ne pouvons espérer un avenir sain avec un grand nombre d'enfants mal nourris", a-t-il estimé.
Selon M. Singh, les acteurs sociaux et politiques doivent "comprendre clairement les nombreux liens --entre éducation et santé, installations sanitaires et hygiène, eau potable et nutrition-- pour ensuite adapter leurs réponses en conséquence".
Un rapport de l'ONG Save The Children publié en 2009 soulignait qu'en Inde, près de 2 millions d'enfants de moins de cinq ans mouraient chaque année, la moitié de ces décès intervenant le premier mois suivant la naissance, notamment en raison de maladies néonatales, de diarrhées et de pneumonies.
Selon Save The Children, la principale cause de mortalité est due à la malnutrition.
Près d'un enfant sur trois souffrant de malnutrition habite en Inde et 45,9% des enfants indiens de moins de 3 ans sont trop maigres. Or un enfant mal nourri présente neuf fois plus de risques de mourir qu'un autre enfant.
Depuis la libéralisation économique de l'Inde dans les années 1990, le pays a émergé de décennies de pauvreté, porté par une solide croissance de l'ordre de 10% qui a permis la naissance d'une classe moyenne et donné à l'étranger l'image d'un pays "qui brille".
L'Inde anticipe cette année un taux de croissance proche de 7%.
Mais selon Rohini Mukherjee, qui travaille au sein de la Fondation Naadi ayant participé au rapport, la richesse créée dans un pays où vivaient l'an dernier 57 milliardaires ne s'est pas propagée suffisamment vite aux populations défavorisées.
En terme de malnutrition, l'Inde "fait pire que l'Afrique sub-saharienne", a-t-elle dit à l'AFP, se faisant l'écho d'observations du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
L'Inde a lancé un vaste programme d'aide à la prime enfance,
appelé le Plan intégré des services de développement de l'enfant, mais son action est rongée par la corruption.
Un article qui fait froid dans le dos & qui confirme, que : c'est pas gagné !
Nos 7-8 litres de lait quotidiens à Motia Khan représente vraiment une minuscule goutte d'eau dans cet océan de
malnutrition indienne... Mais nous continuerons !
S.